Après à peine 24h à Bogotá (à lire ICI), nous avons pris un vol pour Riohacha pour aller explorer la région désertique de la Guajira, mon gros coup de cœur de ce séjour. Je vous préviens cet article va être long et riche en photos !
Nous n'avons passé qu'une soirée à Riohacha, juste le temps de boire une Aguila, la bière colombienne, les pieds dans le sable, de manger des ceviches préparés dans des jolies baraques en bois colorés le long de la plage et acheter de l'artisanat local. J'ai même croisé des portraits de JR, l'artiste de street art français, sur les murs du centre culturel de la ville. Un passage court mais agréable.
Riohacha, c'était surtout notre point de RDV avec notre guide, Toni, qui allait nous conduire en 4x4 à l'extrémité nord de la Colombie (et même de l'Amérique de Sud). Il n'est en effet pas possible de se rendre à Punta Gallinas ou Cabo de la Vela par ses propres moyens car on y accède uniquement par des pistes qui ne sont pas sur les cartes. Il faut être né là pour s'y retrouver ! Il est toutefois possible de s'y rendre en voitures partagées depuis Rioacha ou Uribia mais à 3 ce n'était pas vraiment plus cher d'avoir notre propre guide et ça nous donnait une plus grande flexibilité. On fait le plein sur le bord de la route (oui les stations-service sont très rudimentaires...) et c'est parti !
Le premier jour, il nous a quand même fallu pas loin de 7 heures pour atteindre notre destination mais le trajet dans ces paysages désertiques était assez irréel. Cette région de la Colombie est principalement peuplée par les indiens Waggu et nous avons traversé de nombreux mini-villages qui semblaient sortir de nulle part. Aux entrées des villages, les enfants tendent des cordes pour arrêter les voitures. Nous avions été prévenues que nous allions devoir nous acquitter de ces "péages" en bonbons et gâteaux et nous avions fait le plein dans la dernière ville traversée, Uribia.
La perspective d'un bain de mer est très alléchante après ce long trajet et nous avons même pu d'abord nous dégourdir les jambes en escaladant les dunes de Taoras avant d'atteindre la plage. Nous sommes seuls au monde au milieu d'un superbe paysage ! J'avais déjà oublié les heures de voiture mais je n'étais pas au bout de mes surprises.
Pas le temps de s'attarder, il faut rejoindre notre point de chute pour la nuit. Notre guide, lui-même un waggu, nous emmène dans l'auberge tenue par sa sœur sur la Punta Gallinas. Nous arrivons au coucher du soleil et le spectacle est bluffant. L'auberge Luz Mila est perchée sur un plateau qui surplombe un bras de mer turquoise qui contraste avec la couleur ocre des roches et du sable. Je ne sais plus où donner de la tête et je prends des photos à tout va ! Cet endroit est vraiment magique.
Les seuls autres hôtes ce soir-là sont 3 français qui dorment dans des hamacs. Nous avons une chambre, certes très rudimentaire, mais cela ne nous empêchera pas de manger des langoustes au dîner ! On rencontre Juan, le seul non waggu qui habite là. Il est biologiste et s'occupe de la sauvegarde des tortues de mer. Il nous raconte comment il s'efforce de sensibiliser les populations locales à protéger un animal qui, jusque là, finissait dans leurs assiettes…
L'électricité étant fournie par un groupe électrogène, l'extinction totale des feux se fait à 22h. Parfait pour profiter un moment d'un ciel étoilé comme je n'en avais jamais vu… Et puis hop au lit parce que le réveil est prévu pour 5h30, avec le soleil !
Après un petit-déjeuner typique (arepas au fromage et œufs brouillés), Toni nous emmène en balade. Au programme : la plage de la Punta Aguras et le phare de Punta Gallinas marquant le point le plus au nord du l'Amérique du Sud. Ne vous attendez pas à un joli phare façon Nouvelle-Angleterre. C'est beaucoup plus rudimentaire. Il y a vraiment une ambiance de bout du monde dans ce coin !
Une dernière photo-souvenir et il est déjà l'heure de quitter notre ranch. Je me serais bien vue me poser là 2-3 jours à trainer dans un hamac ou jouer au foot avec les enfants de la maison ! Mais Toni file déjà en 4x4 avec nos bagages et nous on part en bateau. La région est un refuge naturel pour les flamants roses et on a très envie de leur rendre une petite visite. Ce fut un spectacle à couper le souffle. On aurait pu rester là des heures à observer ces drôles d'oiseaux se déplacer avec la grâce d'une ballerine sur la plage.
Il y a beaucoup de vent et la mer est agitée. Sa couleur bleue habituelle est remplacée par une couleur sable. C'est étonnant, on ne distingue plus l'eau de la plage ! A ce moment là, je suis bien contente d'avoir choisi l'option voiture plutôt que bateau pour rejoindre Cabo de la Vela... Toni et son 4x4 nous attendent, comme par miracle, sur la playa de la Boquita où l'on nous débarque.
C'est reparti pour quelques heures de piste. On s'arrête à nouveau chez Marlene, le même restaurant de bord de route que la veille. En même temps, je crois que c'est le seul de la région et, en plus, il est très bon ! Au menu, poisson frit et poulet aux légumes accompagnés de lentilles, riz et bananes plantain.
Nous arrivons à Cabo de la Vela pour assister au coucher du soleil depuis le phare. Ce petit village balnéaire a fait du kite surf sa spécialité mais il n'attire pas encore des hordes de touristes ! C'est très calme, il n'y a pas un chat sur la plage et à la nuit tombée on n'y voit plus rien. Une fois de plus, on ne traine pas pour aller se coucher !
Au petit matin, c'est un véritable plaisir de traverser la "rue" pour se retrouver sur une plage déserte et se baigner dans une eau turquoise ! La matinée entière est dédiée au farniente et au shopping puisque quelques femmes Waggu se sont installées devant l'hôtel pour tisser et vendre leurs beaux sacs colorés.
Toni nous ramène ensuite à Riohacha où nous sautons dans un bus pour rejoindre Santa Marta, plus au sud dans la province de Magdalena. A suivre...
Cet aperçu de la région de la Guajira fut le gros coup de cœur du séjour. Cette région s'ouvre à peine au tourisme mais il y a fort à parier qu'il va s'y développer assez rapidement. Nous nous sommes senties privilégiées d'avoir vécu cette expérience très forte.
Informations pratiques
Pour l'hébergement, nous avons payé nos hôtels entre 15 et 20 dollars par nuit et par personne pour une chambre pour 3. La nuit en hamac revient encore moins cher, autour de 10 dollars
Pour le circuit dans La Guajira, nous avons fait appel à l'agence KaiEcoTravel qui nous a fourni un guide et un 4x4. Les 3 jours nous ont coûté l'équivalent de 150 dollars par personne. Le prix inclut le transport, l'hébergement du guide et ses repas. Cette agence est reconnue pour son sérieux et nous n'avons pas été déçues. Toni a été aux petits soins avec nous mais aussi très patient pendant les nombreuses pauses photos !